Tu te protèges les oreilles, mais
qu'est-ce que tu peux contre le mal de coeur ?
Il est bientôt dix heures,
ce lundi matin, et toujours aucune trace.
Regarde : il suffit d'un
éloignement géographique et de parler à d'autres gens.
Tout à l'heure, que
s'est-il passé de nouveau ?
C'est un tout petit mot
qui dit : je prends de la distance.
Quels gens ? Quelles distance ? De quoi s'agit-il ? Ci-dessus, les fenêtres d'un hôpital et sinon, de bribes de phrases venues de loin. Une conversation attrapée dans la rue qu'on reprendrait avec soi-même, ou le contraire. Le choix de ces phrases, des photos : des masques successifs pour dire la casse et le chaos quand on se perd en ville, dans le temps et la foule, que la chronologie s'efface, brouillée par des émotions innommables.
Les autres : la foule. Chercher pourtant les lignes des autres pour retrouver un fil. Quels chaos dans leurs phrases, dans ce qu'il disent, écrivent, acceptent de donner d'eux-mêmes ? Et comment ils s'en tirent, eux, pour ne pas devenir fous à force d'habiter un corps de fragments incompréhensibles ?
"Comment ils s'en tirent eux..." question inlassablement présente au cœur du mouvement où tous/presque tous jouent.
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