mardi 20 janvier 2015

Décor Daguerre #1

Comme je l'avais fait pour Décor Lafayette avant sa parution, j'ai décidé de poster ici, régulièrement si je peux, disons une fois par semaine, des extraits de Décor Daguerre. Le livre étant a priori un peu moins long que le précédent "décor" (aux alentours de 230 pages, selon mes calculs), je n'irai peut-être pas jusqu'à cinquante extraits, on verra.
L'idée est de le faire vivre autrement, en attendant (sans attendre) de voir ce qu'il va devenir : en donner des extraits illustrés, dans un ordre différent, afin de créer un nouvel objet. 

Pour moi, en effet, la publication papier d'un livre est certes un des événements majeurs de sa vie, mais ce n'est pas le seul et il n'est pas incontournable. Font aussi partie du lot la publication numérique, les lectures publiques, les enregistrements, la création de sites web, le fait d'en parler dans une classe et qu'il soit étudié, utilisé par d'autres en ateliers d'écriture, etc.

Je ne posterai pas tout le texte ici, loin de là, et ne mettrai pas en ligne ce qui fait à mon sens le coeur du livre lui-même, passages qui ne peuvent apparaître qu'en fonction de la structure d'ensemble. J'espère que cette apparition sur Fenêtres lui prêtera vie cependant, lui donnera une forme différente du manuscrit. 

Bienvenue, donc, en 1975, mais également en 2013, année où il fut écrit.
Bienvenue à Paris, rue Daguerre, aux Halles, en Seine-Saint-Denis, ailleurs en banlieue et dans le monde entier. 

*



















Ce serait bien, pour une fois, de produire un bel objet rond, une bille, une bulle, quelque chose d'irisé et de plein, qui tourne sur soi-même, sans aspérité apparente ; ou encore un tissu déplié, jeté devant soi pour apprécier le motif, la texture, le grain. Un ensemble fluide, à suivre sans se rappeler que l'on passe d'une phrase à l'autre, paragraphes huilés, lovés dans leurs chapitres avec pour unique sujet Daguerréotypes d'Agnès Varda, l'année 1975, une enfance parisienne.
(et voilà trois sujets au moins)
Un texte sans commentaires, sans parenthèses, décrochages divers. Sans brisure, sans cassure. Décrire les arrière-plans, retrouver le décor : pas plus. Faire surgir une année, une époque en désignant les objets et matières, revêtements en tous genres. Quelque chose qui ondule, un refuge, un abri.
Un texte simple, qu'enfin nos repères effacés ne nous portent plus préjudice. Comme le magicien de Varda qui convie au café tous les commerçants à la fête, comme cet homme disparu prendre corps pour unifier les éléments, nous retrouver enfin devant ce qui fait nervure, colonne, devant ce qui soutient et rassemble, évite de s'éparpiller.
(sais-tu au moins de quoi tu parles ?)
Mais quoi ? Un texte simple, a-t-on une idée de ce que c'est ? 

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