Y retourner encore, au
décor, fixé sur la pellicule. Je voudrais revoir les couleurs
passées de la VHS avant le jaune cru, les contrastes francs du film
restauré. Je voudrais revoir ce que je ne vois plus, à force de
boucles depuis tant de temps. Mais l'oeil s'est usé. Restent les
dialogues.
On court, on file, on
grimpe les marches, ferme la porte, s'assied. Plus tard il y aura le
magnétoscope, le lecteur DVD, le retour en salle (surgiront alors
les taches de rousseur de Solange). Pour le moment, coeur et souffle
calmes, sur l'écran s'invente le tracé léger des demoiselles,
cheveux pâles, foncés, robes sixties plissées, chapeaux et bérets,
tout cela, toujours, dans un mouvement de barcarole :
la ronde, l'hésitation,
le changement, le semi-mensonge
le hasard, le destin, le
désir et l'indécision
les
l'argent ? pour
l'instant n'y pensons pas
nos lendemains sont
incertains
les
je ne connais rien
d'elle et pourtant je la vois
en
déclinaisons successives
et peut-être surtout le
mais que sais-tu de
moi toi qui parles si bien ?
Deux femmes libres
dansent dans la ville inventée.
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