Repères :
le salon du thé du Printemps en 1964
Les Femmes... aussi, documentaire de William Klein
Simone
Signoret se déplace, passe de table en table. C'est l'étage des
vieilles dames, celles qui ne craignent plus l'avenir, n'ont d'autre
préoccupation que le choix du gâteau, la journée qu'il faut
organiser pour mettre l'ennui hors course. Parmi elles, deux grandes
bourgeoises aux coupes de cheveux semblables. La première, vouée à
la gourmandise, pétille : s'amuser, recevoir, visiter des
expositions, faire du sport, s'aérer, jouer aux cartes, elle ne s'en
lasse pas. La seconde, plus effacée en apparence, aime cependant les
Espagnols qui s'occupent des femmes, et danser, séduire, plaire (on
pense à Franco, comme Simone. Rien n'est dit). Toutes deux n'ont
jamais travaillé. Les maris n'arrivent pas à suivre, clament-elles
en choeur. Nous réalisons qu'elles sont mère et fille.
Etonnante
conversation qui nous voit passer du regret de la fille de n'avoir
pas eu d'enfant (concevoir hors
mariage, vous
y avez pensé ? demande Simone. La phrase glisse, on ne peut suivre)
à la liste de ce que sa mère convoite : fanfreluches, gants, galons
et boutons du rayon mercerie. Tout
ce qui est féminin.
Ode
de la mère aux fleurs en plastique.
Puis
cette dernière avoue qu'elle vient acheter aussi les produits
d'entretien (hélas, je
dois tout faire moi-même).
Simone Signoret la quitte, emprunte l'escalator alors que, très
polie, charmante (ces
instruments sont parfaits)
la mère sans la fille, dans la foule, discute d'une marmite. La vendeuse, dont l'accent rocailleux à la Colette
résonne, l'admoneste : "Si
vous avez un accident avec notre appareil, madame, j'ai le regret de
vous le dire, c'est parce que vous l'aurez cherché !".
Beau
visage de Simone, enfin dans la lumière.
*
Voici encore un passage qui ne se trouvera qu'ici : hier, après relecture du texte en entier, j'ai décidé de raccourcir les chapitres liés au documentaire de Klein. Exit les grandes bourgeoises, le salon de thé, la marmite et un sosie de Sylvie Vartan qui signe juste à côté quelques pochettes de disques, surveillée par sa mère.
Par ailleurs, j'ai commencé à créer un index qui ressemble à celui de Fenêtres, et c'est d'autant plus drôle à faire que j'y ajoute des éléments qui ne sont pas dans le livre...
(peut-être qu'un jour, je n'écrirai plus que des index ?)
Bon, à part ça, est-ce qu'il "tient", maintenant, ce livre ? La question court depuis des mois. Le relire, encore et encore, sans certitude. Ou alors prendre des vacances (oui).
Se demander encore s'il ne faudrait pas s'arrêter à 50, pour ces extraits de Décor Lafayette... Laissons venir.
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