change
plus vite
hélas
que le coeur d'un mortel
écrivent tour à tour Charles Baudelaire, Julien Gracq et Jacques Roubaud.
Hélas ou non, la forme d'une ville change, le coeur du mortel bat, la revue d'ici là, dont le dernier numéro vient de paraître, le prouve. Une soixantaine d'auteurs y dessinent leur(s) ville(s), transformée(s), détruite(s), reconstruite(s), pillée(e)s, réinventée(s) ; y croisent des passants ; s'arrêtent ; écoutent ; rêvent. Se souviennent. Examinent. Suggèrent. Roulent. Filment. Se demandent ce qu'ils font là. Quittent les lieux. Les refusent. Cherchent les passages secrets, les lignes de désir.
Grand merci à Pierre Ménard, qui a bien voulu, à nouveau, y accueillir l'un de mes textes. Le travail que lui demande cette revue n'est pas imaginable ; le résultat, une fois de plus, est vraiment stupéfiant...
Reprendre à huit années d'écart un même trajet pour des raisons très différentes (la première fois, pour aller chercher son enfant chez la nourrice, la seconde fois, parce qu'on se trouve en résidence d'écriture) ; tenter de se réconcilier avec le quartier ; voir ce qui, au fil du temps, s'est déplacé, modifié, en soi et le long des rues : tel est le fil conducteur de Au 103 bis, tentative de description d'un trajet perpendiculaire à celui de Fenêtres Open space, projet entamé il y a deux ans et dont Pierre a bien voulu publier les premières pages.
Il s'agit d'un texte dont je ne sais si je le terminerai un jour, même si je l'ai déjà lu en public, d'abord à la librairie Texture, à Paris (laquelle se trouve au centre du quartier dont il est question) puis à la bibliothèque de Montreuil l'an dernier, devant des lycéens avec lesquels j'avais, justement, travaillé sur le thème du trajet. La publication en revue (surtout celle-là !) incite cependant à rouvrir le fichier, donne envie de poursuivre. On verra...
y'avait un truc au 104, un charme, quelque chose je ne sais pas qui n'y est plus il me semble... dommage
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