lundi 12 décembre 2011

Lundi, jour de Dita Kepler









































































































Je l'ai cherchée, l'ai retrouvée à l'endroit où je l'avais laissée - sur la simplicité elle m'a dit quelque chose. C'était jour de marché, lundi. Suis entrée dans la troisième ville (une ville / un pont / une ville / des allées / une ville), elle m'attendait, nous avons traversé. En face, une marchande de visages dont je ne parlerai pas ici ne proposait que du sucre, des vêtements de poupées. Dita et moi sommes parties poches vides, sans ancêtres à collectionner - c'étaient ces visages, que nous aimions acheter.

Auparavant, elle avait dû quitter l'impasse. Quelques mois plus tôt, elle avait commencé d'y parler avant de s'arrêter net (résister au bruit du périphérique mais pas en rajoutant du bruit, avait-elle expliqué : je crois qu'elle mentait). Je pensais que depuis elle s'était réfugiée dans une arrière-salle, dans la rue en pente avant les grandes tours. Non. J'ignore ce qui lui a fallu de force pour venir à moi, s'extirper des lieux. 

Nous avons fui la troisième ville. C'était la deuxième qui nous importait. 
Rue déserte, pub lounge. Ca sentait la banque, c'était exotique. Nous nous sommes lassées.

En retrouvant le carrefour, les trottoirs, la foule, nous avons compris : c'était des adieux, des au-revoir au moins, qu'on exigeait de nous (décor et jeux de piste, so long). Plus on avançait, plus vent, froid, fatigue la jetaient dehors. Un avatar, pourtant, ça ne ressent rien ?

Que faire ? Je ne savais plus.

Puis il s'est passé quelque chose. Rester et partir est devenu possible. 
Dita Kepler s'est reconstituée. 
Hop. Envol.
Qu'on ne me transforme pas en bruit, a-t-elle demandé.
Très bien. C'est noté.

2 commentaires:

  1. "Pas trop tard."
    Je me suis posté au carrefour, là où zigzaguer sous les persiennes (par ici les piétons on disait). J'ai suivi les panneaux qui tremblaient (pas les camions), les flèches jaunes (dévier, combien ça coûte ?).
    "Pas trop tôt."
    J'ai rien vu rien laissé mais j'ai capturé, penché.
    On avait même débranché le bonhomme rouge&vert.
    "Ni trop tôt ni trop tard", j'ai dit à K.

    RépondreSupprimer
  2. exactement au bon moment, en effet
    au moment pile où elle allait partir, où la ville le lui disait

    RépondreSupprimer