Et pourquoi pas un vase communicant sur la ville de Barcelone, où vit Xavier Fisselier ? Un nom, deux textes différents, le sien ci-dessous, le mien à cette adresse, nous voilà partis... Merci à lui pour cette rencontre, entre ville et aéroport...
Il y a déjà fort longtemps que j'avais souhaité mourir ici.
Seulement y mourir, pas y être enterré. Je ne serai pas enseveli dans cette terre, sous une pierre. Je l'ai crié partout. Je veux continuer à voir le ciel et plonger mon regard dans la mer. Non, je m'échapperai dans un nuage de fumée, comme prévu. Je ne sais pas non plus où l'on me répandra, mais cela n'a aucune importance.
Emporté par ce vent thermique, celui qui se lève chaque jour dans l'après-midi, quand le soleil rougeoie de tous ses feux. Dans ton souffle, je remonterai la ville, de la mer vers la montagne, lentement, à mon rythme, en suspens au-dessus de tes larges avenues ou de côté dans tes fines ruelles fraîches et ombragées. Je survolerai tes beaux quartiers bourgeois, ceux tracés à l'équerre, aux lignes parfaites, je m'attarderai dans ton vieux port et m'assiérai sur cette chaise, dans la rue, abandonnée par un vieux pêcheur. Je m'arrêterai devant chaque façade, chaque balcon. Je ne pourrai les dessiner, ni les photographier, mais je pourrai rester là, à t'observer, le temps qu'il faudra pour que je ressente ce que tu voulais nous dire avec tes couleurs et tes formes tarabiscotées. Pourquoi ces mélanges de couleurs, de matières, de textures. Qui t'a maquillée ainsi? Comment as-tu osé te distinguer de cette manière? Vous êtes toutes aussi belles, si différentes. Élégantes ou vulgaires, douces ou roides, vous êtes juxtaposées et survivez ensemble, épaule contre épaule, depuis si longtemps. Je n'ose vous demandez si vous vous supportez? Ne vous êtes peut-être jamais vraiment vues?
Quels sont ces esprits divins qui vous ont façonnées ainsi? Ils vous aimaient, cela se sent, cela se voit. Ils ont pensé à vous toute leur vie. Ils vous désiraient différentes, changeantes, surprenantes, chaque fois plus originale, plus folle. L'escalade était sans fin.
Quels sont ces esprits divins qui vous ont façonnées ainsi? Ils vous aimaient, cela se sent, cela se voit. Ils ont pensé à vous toute leur vie. Ils vous désiraient différentes, changeantes, surprenantes, chaque fois plus originale, plus folle. L'escalade était sans fin.
Je ne vous ai jamais connues ainsi dans aucune autre ville traversée. Maintenant, je peux vous frôler, poser mon regard sur chaque détail, sur chaque secret dérobé. Je suis le vent et la poussière.
Je pourrai être à votre hauteur et n'aurai plus vous à admirer en levant la tête, comme un enfant découvre sa mère. J'ai passé du temps à vous regarder, à saisir votre image en incluant toujours un coin de ciel bleu. Parfois, le tourment d'un orage est apparu entre nous. Mais vous étiez là, vous n'avez pas bougé. Le temps vous a magnifié et personne ne l'a vu. Je voulais hurler, mais ma voix n'a jamais porté plus loin que le trottoir opposé. Je suis même revenu vous voir, souvent. Je vous ai regardé de biais. Je suis souvent resté en arrêt devant la porte d'entrée, sans oser m'approcher. Quelques fois j'ai essayé d'entr'apercevoir ce qu'il y avait derrière, souvent sans succès.
Il me reste tant de vos secrets à découvrir, je n'aurai pas assez d'une mort infinie pour vous parcourir et vous découvrir.
Je pourrai être à votre hauteur et n'aurai plus vous à admirer en levant la tête, comme un enfant découvre sa mère. J'ai passé du temps à vous regarder, à saisir votre image en incluant toujours un coin de ciel bleu. Parfois, le tourment d'un orage est apparu entre nous. Mais vous étiez là, vous n'avez pas bougé. Le temps vous a magnifié et personne ne l'a vu. Je voulais hurler, mais ma voix n'a jamais porté plus loin que le trottoir opposé. Je suis même revenu vous voir, souvent. Je vous ai regardé de biais. Je suis souvent resté en arrêt devant la porte d'entrée, sans oser m'approcher. Quelques fois j'ai essayé d'entr'apercevoir ce qu'il y avait derrière, souvent sans succès.
Il me reste tant de vos secrets à découvrir, je n'aurai pas assez d'une mort infinie pour vous parcourir et vous découvrir.
Maintenant que je n'existe plus, tout est permis ou rien n'a d'importance.
Epaule contre épaule, il y a aussi Lisbonne, son Tage et Bélem, son estuaire et l'océan, c'est ainsi aussi que le vent souffle et passe, la lumière s'assoit et vit, il y aussi ces petits ferrys orange et noir qui passent d'une rive à l'autre, comme le petit bateau qui déambule lentement, à Gènes cette fois, qui rallie les 5 terres, la montagne la mer, le vent qui emportera aussi, on peut encore le croire, la lumière qui les dissimulera, nos restes lorsque nous ne serons plus... Il fait bien beau chez vous...
RépondreSupprimerMerci de vos mots à la suite de ce billet, je ne sais qui vous êtes, mais merci. xavier .)
RépondreSupprimerUne fois mort l'oeil pourrait enfin s'apposer sur son essentiel.
RépondreSupprimerVous deviendriez alors "pur-regardeur"