Arthur Miller (auteur du scénario du film de John Huston, The Misfits), répondant aux questions de Serge Toubiana :
"Mon seul accrochage avec John sur sa façon de filmer était dû au fait que je trouvais qu'il filmait les acteurs de trop près, et que l'on ne ressentait pas sufisamment que ces personnages vivaient sur la lune, on perdait trop souvent cette atmosphère. Il aurait fallu davantage de plans d'ensemble, pour rappeler constamment à quel point ces personnages sont isolés, aussi bien physiquement que moralement. Mais John n'était pas d'accord, il disait qu'on ne pouvait pas seulement filmer le décor. De mon côté, je pensais qu'il aurait fallu davantage de plans larges des personnages perdus dans ce paysage. C'est ainsi que je voyais le film. Et je crois que de toute façon on ressent ce sentiment de désolation. "
"Encore aujourd'hui, je me demande si le film aurait pu être différent si John l'avait mis en scène d'une autre manière. Je crois que dans le film, il n'y a que deux ou trois plans larges. Les plans sur les chevaux sauvages, ou les plans pris d'avion. A cette époque Pyramid Lake était complètement désert. Aujourd'hui c'est un vrai foutoir, avec pleins d'hôtels et de boutiques de souvenirs... A cette époque c'était encore une réserve indienne, on avait l'impression que l'endroit était resté intact depuis l'origine du monde. "
The Misfits, Chronique d'un tournage par les photographes de Magnum, Arthur Miller et Serge Toubiana, Les Cahiers du cinéma, 1999, pp 10 et 32.
(sur la photo : John Huston)
Pourtant, dans mon souvenir (certes lointain), je vois précisément Marilyn Monroe en tout petit, en train de crier...
RépondreSupprimerOh oui, c'est même la scène centrale du film. Sans vouloir psychanalyser Arthur Miller sauvagement, c'est marrant qu'il ne s'en souvienne pas...
RépondreSupprimerdrôle de bazar que cette attente incongrue de la B. : l'improvisation, c'est souvent joli mais si ça ne se sous-tend pas de professionnalisme, de passion, de foi et de technique, ça peut blesser... Voir le jazz (j'aime beaucoup les fausses improvisations, un article dans le monde de la semaine dernière de Hank Jones - pianiste célébrissime et génial - qui travaille tous les jours (ça le détend), tous les jours : il a juste 89 piges, je crois... Tous les jours... ) Alors ce type de présence malsaine d'un week end (on en reparle lundi, quelle élégance...!), moi je dis : je préfère travailler. Courage et avec toi.
RépondreSupprimerPdB
Ouais... qu'on m'offre des nerfs solides pour mon prochain anniversaire.
RépondreSupprimerMerci pour le message, et bises.