(lire son texte en public)
Dix jours plus tôt, on se rend compte qu'on y pense depuis déjà longtemps, un mois, deux peut-être, même avec autre chose en tête.
Une semaine avant, voilà, on est dedans, écrire sérieusement devient impossible (écrire autre chose, cet autre chose-là). On garde des bribes, des pistes pour plus tard, c'est tout. On sait que retomberont la tension, l'attente, qu'on pourra à nouveau écrire mais le savoir n'y change rien.
Une semaine avant on sait la façon dont on procèdera, on a décidé du déroulement, choisi les extraits. On a répété, pour soi, chez soi, dans le bureau, dans la rue, en marchant, seul. On n'a pas encore vu la salle de près mais on la connaît, sait le nombre de places, la façon dont elles se disposent. Ce qu'on ignore encore c'est le type de micro, l'assise, l'éclairage : toutes choses essentielles qu'on va intégrer à la relecture, aux répétitions de dernière minute.
Quatre jours avant, essais, repérages. Seul dans la salle, enfin, pupitre assise micro tout se met en place et le texte avec (souffle, silences, intonations, choix définitif du nombre de pages, etc). Puisqu'il y aura de la musique on écoute en salle et sur le devant (pas de scène à proprement parler). On se déplace, chantonne, on prévoit une chaise. Contrairement à ce qu'on pensait ça s'allège un peu, on se dit même qu'on pourra prendre quelques risques (des risques pour soi, qui à tout autre paraîtraient dérisoires). On rentre le soir assez calme, supposant qu'on a laissé là, dans la salle, certaines inquiétudes auxquelles désormais il n'est plus utile d'aller se confronter - pas avant l'heure en tout cas.
Cette salle, il n'a pas été simple de l'apprivoiser. C'est parce qu'on passe de la musique qu'elle se propose - soi-même on imaginait lire dans un atelier, mais l'atelier n'accueille pas la musique. Alors d'accord, oui pour la salle, depuis dix jours c'est arrêté. On y reste l'après-midi, on écoute, lit, parle. La salle occupe maintenant tout l'espace mental.
Dès lors, ça ne peut plus bouger. Soi-même on ne peut plus bouger. Il y a eu en soi trop de souplesse à acquérir, trop d'ajustements à tenter pour changer les choses à nouveau. Deux jours avant on s'en rend compte : quelque chose qui surgit dans le déséquilibre, dans ce déséquilibre qu'on ne peut plus penser.
Dix jours plus tôt, on se rend compte qu'on y pense depuis déjà longtemps, un mois, deux peut-être, même avec autre chose en tête.
Une semaine avant, voilà, on est dedans, écrire sérieusement devient impossible (écrire autre chose, cet autre chose-là). On garde des bribes, des pistes pour plus tard, c'est tout. On sait que retomberont la tension, l'attente, qu'on pourra à nouveau écrire mais le savoir n'y change rien.
Une semaine avant on sait la façon dont on procèdera, on a décidé du déroulement, choisi les extraits. On a répété, pour soi, chez soi, dans le bureau, dans la rue, en marchant, seul. On n'a pas encore vu la salle de près mais on la connaît, sait le nombre de places, la façon dont elles se disposent. Ce qu'on ignore encore c'est le type de micro, l'assise, l'éclairage : toutes choses essentielles qu'on va intégrer à la relecture, aux répétitions de dernière minute.
Quatre jours avant, essais, repérages. Seul dans la salle, enfin, pupitre assise micro tout se met en place et le texte avec (souffle, silences, intonations, choix définitif du nombre de pages, etc). Puisqu'il y aura de la musique on écoute en salle et sur le devant (pas de scène à proprement parler). On se déplace, chantonne, on prévoit une chaise. Contrairement à ce qu'on pensait ça s'allège un peu, on se dit même qu'on pourra prendre quelques risques (des risques pour soi, qui à tout autre paraîtraient dérisoires). On rentre le soir assez calme, supposant qu'on a laissé là, dans la salle, certaines inquiétudes auxquelles désormais il n'est plus utile d'aller se confronter - pas avant l'heure en tout cas.
Cette salle, il n'a pas été simple de l'apprivoiser. C'est parce qu'on passe de la musique qu'elle se propose - soi-même on imaginait lire dans un atelier, mais l'atelier n'accueille pas la musique. Alors d'accord, oui pour la salle, depuis dix jours c'est arrêté. On y reste l'après-midi, on écoute, lit, parle. La salle occupe maintenant tout l'espace mental.
Dès lors, ça ne peut plus bouger. Soi-même on ne peut plus bouger. Il y a eu en soi trop de souplesse à acquérir, trop d'ajustements à tenter pour changer les choses à nouveau. Deux jours avant on s'en rend compte : quelque chose qui surgit dans le déséquilibre, dans ce déséquilibre qu'on ne peut plus penser.
Tu prends appui sur ton déséquilibre pour produire et réaliser quelque chose. La salle comme un décor, pas vrai Dita ? Les lumières, c'est aussi ce qui fonde un décor, tu vois, et la musique, oui, aussi, tu l'entends. Alors comme celle que tu vas nous offrir (et que tu nous as déjà offerte ici, hein) tu l'aimes, elle t'aidera. Alors aussi continue ta funambulerie et le risque sera partagé. Voilà. Avec toi
RépondreSupprimerPdB
Merci PdB. Tout ça est vrai. Ce qu'il y a c'est que le déséquilibre de la fin est, en fait, extérieur : failli devoir changer de salle à la dernière minute (et c'est moi qui ai dû dire non). C'est assez violent à vivre... C'est aussi ce qui m'a permis de comprendre que lorsque les essais ont été faits, lorsqu'on a enfin trouvé ses marques, vient un moment où tout "déplacement intérieur" n'est plus possible. Espérons que ça ne modifiera rien, dimanche, de ma lecture. Mais évidemment, ça, je ne sais pas...
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