mercredi 25 février 2009

Fenêtres de Beyrouth

Brusquement, ces fenêtres du monde entier acquièrent une autre dimension avec celles d'Amanda Abi Khalil, prises en 2000 à Beyrouth. Amanda m'a proposé de les accompagner d'un texte écrit lors de son dernier voyage au Liban, il y a quelques jours à peine. Les voici.

Vol AF Paris-Beyrouth le 5 février 09:

Atterrissage prévu dans moins de cinq minutes. Lumière éblouissante. Je regarde ma ville par le hublot... le plus terrible de cet exercice, c'est que j'ai du mal à raconter Beyrouth, à la décrire, à la cerner. Je repère la piste d'atterrissage au bord de l'eau, les vagues frontières avec la périphérie, les murs qui encerclent les camps de réfugiés....

Je suis excitée de retrouver mon appartement, ma chambre.... cette nuit, comme à chaque fois, je dormirai la fenêtre ouverte, pour écouter l'appel à la prière de la mosquée à cinq heures du matin, la voix de l'imam avec le lever du jour... pour me réveiller avec les cloches de l'Eglise Mar Nohra à 8 heures, cette cloche qui m'a servi d'alarme pendant des années... pour guetter aussi les avions de guerre dont les sons ne veulent pas quitter ma mémoire...pour entendre le marchand ambulant vers 9h, énumérer les fruits et les légumes de son chariot, et puis les klaxons, comment vivre sans ceux-là? Ils donnent le rythme à la ville ou c'est plutôt le pouls de Beyrouth qui les empêche de se taire.









Mon quartier s'appelle "Furn el Chebback",traduction littérale: Le Four de la Fenêtre

Y avait-il autrefois un four, autrement dit un boulanger qui distribuait pain et manakich par la fenêtre?

Demain, je descendrai mon panier en osier, suspendu à une corde. Le marchand me le remplira de légumes dont je commence à oublier le goût à Paris. Ma mère se moquera de moi, elle me dira que Beyrouth a changé, que depuis la fin de la guerre descendre son panier de la fenêtre devient ridicule. Le Monoprix n'est pas loin...

Je détache ma ceinture de sécurité, et lis mon premier sms: "Welcome Back, Rendez-vous au Ferdinand, un nouveau bar, Hamra, tu aimeras je le sais, a red window that reminds me your house, a tt !"


Ville insouciante, ville échevelée, avec son côté voyant, son ostentation affichée, ses nuits blanches, ses couleurs criardes, sa boulimie débridée. Ville irresponsable, où flotte un air de liberté subversive qui donne l’impression de pouvoir nager à contre courant.






Amanda a ajouté à son texte un lien vers le blog de Mazen Kerbaj, qui dessine sa ville jour après jour. Ainsi à la fenêtre trouve-t-on..

4 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Quel rapport avec mon blog, please ?
    Il n'y a qu'un anonyme ici, et c'est PdB, je le connais.
    Merci de ne pas utiliser mon blog n'importe comment.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  4. Voilà, j'ai dû supprimer le copier/coller sans queue ni tête de l'anonyme sans gêne qui est passé par là (en plus sur les fenêtres de Beyrouth... enfin passons).
    Entre les deux, je conserve ma réponse en hommage à mon anonyme favori, PdB/PdF/PdG (tu as oublié PdA...)

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