mardi 30 décembre 2008

Gare du Nord












































































Longtemps j'ai haï la gare du Nord pour des raisons liées à mon trajet de l'époque. Puis j'ai passé trois ans à écrire un livre, appelé Franck, dont le centre nerveux est justement cette gare. En guise de voeux/bonnes résolutions/projets/perspectives pour 2009, et pour que ce blog continue à avoir un sens, il me semble tout à coup que la meilleure chose à faire est d'en mettre un extrait - qui concerne justement ce lieu. 'til I'm dead a vampirisé Fenêtres en 2008 et maintenant c'est au tour de Franck, c'est comme ça...
Comme dans le livre sur les Cowboy Junkies, "l'action" se passe en partie à la fin des années 80.
Et avant tout, merci à ceux qui suivent de près ou de loin ce que je bricole ici, ça compte.

*

Devant la gare l’espace est clos : pas de grand place ni d’avenue pour nous pousser au large, nous tirer vers le centre ou en périphérie. Immeubles, hôtels, bouches de métro et couloirs de taxis, tout s’entasse en deux dimensions, avance au plus près de la route. A l’aube, encore, la rue de Dunkerque balance, circule en elle-même mais à huit heures déjà tous les employés des brasseries (livreurs, vendeurs) surgissent par les cases entrouvertes. Baissez la tête : les balcons vous foncent dessus. Relevez-la : les trottoirs vous écrasent et les bus vous aspirent.

Dans les recoins de la façade, haute façade gare du Nord, des fantômes se plient au dessin des statues, passés par la même nuit (même pluie, même vent, mêmes secousses), roulés dans leur duvet après avoir comblé les interstices. Ils savent se caler dans ce que le drapé laisse d’espace, font du poteau leur lit bien que l’on n’y soit pas, en tout cas pas encore, aux tracés des debout-assis, ces sièges anti clochards dans les stations de métro que l’on trouve aussi sur les chaînes

(exemple de l’usine de conditionnement du poisson : pesée, balance, empaquetage des filets. L’opération - cinq secondes – sur la chaîne se fait debout. Nécessité du siège debout-assis pour éviter les risques élevés de lésions au cou, aux épaules, aux membres supérieurs. Peut-être le cauchemar du fantôme le plus proche, roulé sous son carton ? Y a passé sa vie ancienne ? Peut-être le modèle de la RATP, sa justification : éviter les lésions aux clochards endormis ? )

Par terre, entre les grilles, le souffle du métro reflue. Entre l’anthracite et l’amiante, entre le charbon et la pâte, c’est l’air pur que ces fantômes respirent. Vous-mêmes n’y êtes pas, en tout cas pas encore, vous passez juste sans réveiller, sans ménager non plus. Vous avez : squat, santé, jeunesse, des nerfs solides au moins le jour.

dimanche 28 décembre 2008

Murs de l'Ain





































Au début le paysage était beau et simple








































mais à mieux regarder et en suivant la route





















la prison nouvelle, encore vide, s'affiche. Et son constructeur n'a honte de rien (cliquez dessus).









jeudi 25 décembre 2008

Fenêtres de l'Oise

velux












Beauvais












pleuvait












finalement non









ne pleuvait pas












et

mardi 23 décembre 2008

Il ne faudra pas










que je dégrade les badges ni les clefs
ou les perde
(sinon je rembourse)

que je laisse des déchets liés aux réceptions et cocktail (emballages, confettis ou tout autre déchet)
:
on fera l'état des lieux

que je reparte sans mes éléments de décoration (ne sont pas précisés)

que j'installe le téléphone
que j'installe le chauffage
une machine à café
un four à micro-ondes
un réfrigérateur
sans autorisation
que je fasse des photos
sans autorisation
que je tourne des vidéos
sans autorisation

que j'exerce des activités contraires aux bonnes moeurs dans mon joli bureau

il contient table et chaise
et c'est tout

appelez-moi l'occupant désormais !

(ce message est valable à partir du mardi 6 janvier 2009 14 heures
il s'autodétruira le mardi 31 mars à minuit)

(sauf si je fais ces choses qu'il ne faudra pas faire)



escalier de Pierre Ménard

dimanche 21 décembre 2008

départ




























Des photographies prises du TGV Paris-Lyon par PdB pour dire tous les départs - et aussi l'arrivée en ligne de la revue d'ici là, sur publie.net












dans laquelle figure un petit extrait de Franck avec photos de Pierre Ménard, qui connaît bien le lieu dont je parle. 5,50 euros les 90 pages numériques, avec possibilité de feuilleter les 25 premières gratuitement : vous allez voir la belle ouvrage ! (je parle de la revue, bien sûr)

vendredi 19 décembre 2008

Fleury



Pour la première fois des détenus filment l'intérieur de la prison.

On peut aussi lire et écouter ce dossier de France Inter (au passage, pourquoi toutes les interviews ou presque sont-elles coupées avant la fin ?).

Pluie et vent













Pluie et vent, d'Abbas Kiarostami, préface de Christian Boltanski, Gallimard : J'ai trouvé votre cadeau de Noël avais-je commencé par claironner ce matin dans le titre de ce billet. Photographies prises de la vitre de la voiture dans laquelle Kiarostami monte lorsqu'il veut échapper à (s)on impuissance à affronter les difficultés de la vie réelle et décide de rouler sans savoir où il va ni où il dormira le soir. Pluie et vent qui métamorphosent le paysage, plongent dans un Sisley blanc ou un Turner gris (et tant d'autres, et tant d'autres choses) celui qui regarde et ne bouge plus.

sans parler de ces rouges :

jeudi 18 décembre 2008

Rien à faire je n'écoute plus que ça



alors qu'il y a encore deux jours c'était plutôt :


Découvrez Diana Ross!


tout ça à cause d'une exposition au musée du quai Branly au départ (bien, du reste : hiver et froid et glace, morses sculptés, langues diverses).













Et vous, vous écoutez quoi en ce moment (hiver et froid et gris et temps trop lent ici d'où le Velvet sans doute) ?

mercredi 17 décembre 2008

rue Daguerre









La raison pour laquelle je place ici cette photo de la rue Daguerre, tirée des Plages d'Agnès, est bien précise. Mais en attendant de la donner...

Agnès Varda à sa fenêtre :








et l'affiche du film sorti aujourd'hui :












caricature que l'on voyait déjà dans l'exposition L'île et elle, à la fondation Cartier, en 2006.

Puis, la bande-annonce :


et une interview :


avec une allusion au quai de Loire, à la fin.

Solo jazz

Les Dernières Nouvelles du Jazz présentent la collection Solo des éditions Le Mot et le reste (en particulier l'ouvrage de Guy Darol sur Franck Zappa, mais pas que) à cette adresse. Merci à eux pour la citation du mien (de Solo).

Pont du Garigliano, Paris










Fascinée par les fenêtres de bureau depuis l'enfance. Si vous en avez dans vos archives...
Et merci à PdB pour l'envoi.

mardi 16 décembre 2008

Ni pensés, ni classés II : l'Art de s'installer


(je rappelle qu'il s'agit d'un feuilleton dont les héros sont des livres ni vraiment lus ni jamais rangés, retrouvés sur les étagères, demeurés improblables)


Ecrit par Gisèle Boulanger, acquis avant moi par Jacqueline Richard, publié chez Hachette en 1958, celui-là s'intitule L'Art de s'installer. Couverture de toile rouge passée, en très bon état même s'il pue, il explique par le menu tout ce qu'on doit savoir au moment d'investir les lieux :

tout savoir des revêtements en pierres naturelles, des matériaux perforés, des plafonds à poutres, des pièces au nord, des portes en cuir clouté, des cloisons coulissantes, des cheminées Régence, des vitrines de collectionneurs, des placards coiffeuses, des buffets-plateaux, des escaliers de verre, des stores à lamelles, des entrées-charmilles, des coussins à ressorts ou des lits jumeaux dans une chambre carrée

tout savoir des persiennes en pin d'Oregon, des tables à ouvrage, des lits parementés, des bars du sportif, des projets de cloisons, des éléments à usages multiples, des couverts faciles à entretenir, des tringles, des canapés d'angle, cafetières à long bec




pièces pour :
une femme peintre
un jeune compositeur
une femme de goût
une céramiste
un amateur d'air et de lumière
tout le monde à peu de frais.


Rien que pour ces listes il faudrait le garder. Mais il y a mieux : sans que j'y sois pour rien (je ne l'ai jamais beaucoup consulté), il s'ouvre de lui-même aux dernières pages consacrées aux fenêtres. Voyez plutôt :

Page 126 : La fenêtre de cette chambre a été agrandie aux dimensions d'un balcon qui est clos de vitres, à la manière d'une serre.

Page 127 : Trois petites fenêtres mansardées. Ce sont les plus modestes, mais souvent les plus attrayantes. Elles n'exigent aucun décor et toute prétention serait ici insupportable. Acceptons-les telles qu'elles sont, c'est le meilleur parti qu'on puisse en tirer. Il est parfois impossible de tricher avec l'étroitesse de l'embrasure.

Cette dernière phrase ouvre des perspectives, vous ne trouvez pas ? On dirait un sujet du bac.

Cependant Gisèle sait être péremptoire. Ainsi, page 126, alors qu'elle dissertait il y a quelques instants encore du petit boudoir "en plein ciel" (la fameuse fenêtre agrandie), nous assène-t-elle soudain qu'une vitre dépolie diffuse une lumière douce et peut, en certains cas, effacer une vue sans intérêt. Pan, dans les dents de la vue. Je me demande ce que madame Boulanger aurait pensé du trajet Colonel Fabien - Barbès-Rochechouart...












De fait, elle avait attaqué bille en tête le chapitre Fenêtres en nous avertissant : les voilages ne sont utiles que pour protéger d'un vis-à-vis indiscret, ou pour effacer une vue affligeante. Oui, effacer (encore, elle y tient), affligeante, vous avez bien lu. Et cette vue est nécessairement urbaine selon elle. Une branche d'arbre, un coin de ciel ne peuvent-ils être affligeants ? Apparemment non. Qu'est-ce qui est affligeant, dans la ville ? Elle se garde bien de nous le dire. Pas si courageuse, la dame.

(à venir, par ailleurs, le feuilleton 2009 : l'art de s'installer au 104!)

lundi 15 décembre 2008

Bureau 5.5

























Lui il disait 10 10 quand quelque chose lui plaisait. Moi j'aurai le bureau 5.5 de janvier à mars, une petite pièce avec vue sur la rue Curial, les façades des Orgues, pour l'instant complètement vide. Le 103 bis va donc exister, pour finir !
Et pour clarifier : si la résidence longue au 104 n'a pas marché, la courte si.