"Parce que votre existence a été éventrée, retournée par l'événement, vous imaginez vaguement que vous aviez droit à du neuf, que vous alliez repartir à zéro. Pas du tout, ça se recolle, ça se retape, c'est comme avant. On ne part pas, on continue. On recommence. On remet ça. On remet sa vieille veste, on remet sa vieille vie. La vie se remet à couler dans ses vieilles petites rigoles. Comme s'il n'y avait rien eu. On a retrouvé sa place. Ma place de passant parmi les passants, ma place d'homme dans la rue, d'homme dans le métro. Nous sommes des hommes et des hommes à couler comme ça, dans des couloirs. A couler le long des murs, le long des barrières, et tout est tracé d'avance, les portillons s'ouvrent et se referment, on n'a qu'à se laisser couler. On est des globules dans cette espèce de sang qui coule dans le corps des villes. J'ai retrouvé ma place de globule."
Georges Hyvernaud, La Peau et les os, 1949, Pocket, p19-20.
Georges Hyvernaud, La Peau et les os, 1949, Pocket, p19-20.
Alors c'est la 2ème fois aujourd'hui que j'entends parler d'Hyvernaud... ça doit être un signe... je ne 'lai jamais lu...
RépondreSupprimer(la 1ère fois c'était là)
oui, moi aussi, c'est grâce à ce disque que je l'ai connu
RépondreSupprimerun texte magnifique, je vous recommande... (on prend une claque)