lundi 24 décembre 2012

douze


une année qui ne se raconte pas, pas trop, entamée par un deuil, moins douze degrés ce jour-là, à la fenêtre de l'hôtel (invitée dans la ville pour parler écriture c'est au crématorium la veille qu'il faut se rendre), à la fenêtre donc je regarde longuement le jouet oublié
(Saint-Etienne)



















il y a ensuite, ou plutôt avant et après, les beaux quartiers où travailler au noir, ce qui donne de quoi raconter mais étire les heures, minutes égrenées devant l'écran dont l'horloge refuse de tourner, fenêtre sur cour sans lumière, barreaux briques inchangés en trois heures de temps
(Paris)















au printemps, voyage bref, aller parler de ses livres, Fenêtres un jour et Franck le lendemain au café perdu que voici - penser l'intensité















puis en mai et en juin, posé à la fenêtre de la villa Marelle, un livre venu de Montreuil sert de support à un texte nouveau mais si difficile à écrire que j'écris parfois autre chose
(Marseille)












il faut laisser venir, seule source de sagesse, et c'est ce que nous faisons, Pierre Ménard et moi, sans savoir au juste où nous mènent le virtuel, le réel
(Paris Marseille avec évocation des jours ci-dessus, Saint-Etienne et Rouen)


















été, mille fenêtres entrouvertes malgré ce que l'année a, jusqu'ici, créé d'incertitudes














et encore un peu de montagne, avant le retour à Paris (par bribes : vie de lectrice, vie de relectrice, vie de correctrice twittées ; vie de faussaire envisagée)
(Briançon)















surprise : c'est de Bretagne qu'il s'agit, de fin août à la fin octobre : tenue de travail exigée pour ateliers en entreprise
(Saint-Brieuc)














penser maintenant aux grands magasins, parce que tout arrive : le livre de 2011 va être publié (le retravail du texte a bien occupé la première partie de cette année)
(Paris)














ne pas, pour autant, oublier de boucler la ville haute
(Nantes)














avant un retour vers le sud : cette fois tout s'enchaîne (le décor, le trajet, lectures et rencontres à propos des textes terminés) (cependant, celui de la villa Marelle attend toujours son dénouement)
(Marseille)














retour au froid, enfin, mais avec nouvelles perspectives :  trois classes/trois villes à arpenter dans le 93 et une année à venir aux Halles, envisagées comme terrain de jeu - passer de douze à treize en douceur
(Montreuil, Epinay, Tremblay et Paris)

*

ce billet douze est dédié à Maryse Hache

il y a foule ici, même si personne n'apparaît, ou presque : ainsi, merci de leurs invitations, propositions, soutiens à Daniela Diblasi (Saint-Etienne) ; Gilda Fiermonte (Paris) ; Emmanuel Delabranche et Marie-Laure Crespin (Rouen) ; Pascal Jourdana, Colette Tron, Jean-Marc Montera et toute l'équipe de la Marelle (Marseille) ; Pierre Ménard et Antoine Prunier (Paris Montreuil Marseille) ; Martine Sonnet, Nathalie Larvol et Soizic Landrein (Saint-Brieuc) ; Alexandre Civico (Paris) ; Catherine Pollet, Citoyenneté Jeunesse et les enseignants des collèges (Epinay Montreuil Tremblay) ; Donatella Saulnier, Harold David et tous ceux du centre Cerise (Paris)...

et ceux que je ne nomme pas mais qui savent y être, cachés dans ce que j'écris, en filigrane dans ces mois de l'année douze

vendredi 21 décembre 2012

d'ici la fin du monde

j'aurai eu le temps de participer à la bande-son d'une revue


















et d'écrire un texte projeté sur un mur


















ou, pour le dire autrement : la revue d'ici là neuvième du nom, sur le thème de la nuit, vient enfin de paraître chez publie.net tandis que D-Fiction met à la une la fin du monde en textes fictionnels, mais également sous forme de performances culinaires, musiques, photographies, vidéos... 

D'ici la fin du monde il y aura donc la nuit, grâce à Pierre Ménard et à toute l'équipe de publie : joli renversement, non ? La mienne (de nuit) (que l'on peut écouter ici depuis des mois, en fait : voyez en haut à droite de cette page) fait apparaître une chanteuse blonde que l'on retrouvera, à rebours du texte, dans Décor Lafayette le mois prochain. 
Car suite il y aura (du monde), trop tard pour ne plus y croire : même si le sens diffère, D-Fiction et sa proposition de texte sur le mur projeté au Purgatoire, hier soir, m'ont poussée à conclure  : finalement je ne veux plus de cette fin du monde. Trop tard, donc, c'est écrit !

Aussi, dès maintenant, lire, lire, lire tous ces textes nouveaux, en revue, sur le site : la promesse du jour.

vendredi 14 décembre 2012

93, trois classes, trois villes #2

D'abord il y a ce temps, cet espace pour soi, même si la contrainte est réelle et que, déjà, un déplacement  s'opère, symétrique au trajet.






































Métro, nuit de Paris derrière, le jour se lève au moment de prendre la voiture, le bus, le train (gare du Nord ligne H, quais de droite, à l'opposé des Eurostars dont on ne soupçonne pas l'existence), le regard cherche à s'aiguiser.














(Bobigny)


















(je ne sais où)


















(Montreuil)


















(Deuil la Barre)














S'aiguiser pour transmettre, expliquer l'attention requise lorsqu'on prend en photo ce qu'on a vu mille fois, ce qu'on connaît par coeur. 

Justement moi je ne connais rien. Alors allez-y, soyez mes guides, montrez-moi ce qu'il a à voir, à ne pas voir, à revoir, gauche, droite, droit devant et retour, faites-moi circuler sur le plan de la ville, montrez-moi chez vous et ailleurs. J'ai en tête quelques phrases, je vais vous les dicter. Libre à vous de vous en servir ou de les perdre en route. La pluie, le vent, le froid y changeront quelque chose, sans qu'on sache exactement quoi.



































































ce qu'on aime, qu'on n'aime pas, ce qui pourrait nous emmener ailleurs














































ce qui pourrait n'être qu'ici, ce qu'on n'a l'impression de ne plus voir, ce qu'on aimerait partager










































ce qui nous rappelle notre enfance, ce que nous seuls semblons voir






















ce qui intrigue, étonne












































































ce qui rassure, inquiète
























































(Tremblay Epinay Montreuil trois villes mêlées, moi-même je m'y perds)



































et en janvier la