samedi 27 février 2010

Ne pas s'asseoir

" Vers 10h45, le jour de mon inscription, nous sommes une quinzaine à attendre dans un des huit sites Pôle Emploi de Caen. Il y a du monde, mais pas de bruit, un calme soucieux, presque palpable qui amplifie chaque son. Chaque chose semble conçue pour créer une sorte d'inconfort neutre, où rien n'invite à s'installer, ni même à s'attarder au-delà du temps strictement indispensable aux formalités. La pièce est un grand hall qui sert à la fois de comptoir d'accueil, de salle d'attente, de cabine téléphonique pour les démarches. On peut aussi y consulter les offres d'emploi sur des ordinateurs. Ces fonctions ne sont isolées par aucune paroi et tout s'y fait debout, derrière des sortes de guichets à hauteur d'homme, si bien que les gens semblent flotter parmi les courants d'air, entre des murs aux couleurs banales, y compris les conseillers de l'agence. Eux non plus n'ont ni fauteuil ni bureau. Chacun paraît éviter le seul endroit où il serait possible de s'asseoir, quelques chaises soudées par des barres de métal, installées devant un écran. Diffusé en boucle, un film de Pôle Emploi répète sur un ton de comptine : "Vous avez des droits, mais aussi des devoirs. Vous pouvez être radié." "

Florence Aubenas, Le Quai de Ouistreham, page 26.

samedi 20 février 2010

Ecouter Nathalie Sarraute

Tropismes lu par Nathalie Sarraute, qui en explique la genèse, Madeleine Renaud et Isabelle Huppert.

Trois notes de piano entre elles. Retrouver la voix douce de Madeleine Renaud entendue il y a peu dans la nuit, nouvelle de Maupassant qu'on aurait crue écrite pour elle (par elle). Se souvenir de Harold et Maud au Théâtre de la ville. Se souvenir de Nathalie Sarraute écoutée sur cassette, texte lu par l'auteur, chaque mot détaché, si bien lié au suivant, cassette désuète, retrouvée sans pouvoir rien en faire. Se souvenir d'Isabelle Huppert dans Les Cahiers du cinéma parlant de Nathalie Sarraute. Se rappeler aussi le petit cheveu sur la langue d'Isabelle Huppert, maîtrisé de plusieurs manières, donnant à la phrase son léger, continuel suspense. Revenir à la voix de Nathalie Sarraute, proche de la pierre, quand celle de Madeleine Renaud évoque le bois clair, celle d'Huppert le fer, le verre (mais pourquoi penser, inévitablement alors, aux toits du Grand Palais ?).
Violences. Rapports de force. Menaces, conversations, dissections, l'expression une femme d'intérieur entendue dans un salon de thé...
Lumière d'un pan de mur, venu de l'enfance on le suppose, qui dans la nouvelle vie ne sert plus.

vendredi 19 février 2010

oloé 5 : écrire en marche



Quand ce qu'on écrit pousse au voyage, même court, même d'une journée : thème de l'oloé 5, à retrouver à partir d'aujourd'hui sur mélico.


(photographie : Lille, septembre 2009)

jeudi 18 février 2010

16h29, Nation, direction Boissy

Voilà ce qu'elle m'avait dit. On levait la tête : 29 devenait 30, qui devenait 32, retournait à 31, bondissait à 34...









Ce fut 34. Puis trois heures de cabine, ou presque, qui passèrent comme une.













































Il y a tout ce que les photos ne montrent pas, qu'on voudrait garder, ne pas mettre en mots encore.




















































































Une autre fois, peut-être.

vendredi 12 février 2010

écouter

Magali Brénon et Béatrice Rilos à Marseille ; Arte Radio, toujours ; le feuilleton de Claire Fercak dans Les Passagers de la nuit ; Les Pieds sur Terre, dès que possible ; L'Oeil du larynx qui, après l'art, s'intéresse à la science ; tous les titres des Cowboy Junkies en streaming ; les pages 48 de Pierre Ménard ; l'hommage à Kriss sur France Inter ; un extrait d'un de mes disques préférés chez KMS ; les émissions de Zoé Varier

jeudi 11 février 2010

lire

des mots, des notes, des phrases, des mots sous les ratures, des manuscrits, de nombreux billets, des textes sur des blogs, des sites, des textes publiés en ligne dans des revues, sur d'autres blogs, par des éditeurs, des livres pris à la bibliothèque, des livres offerts, achetés dans des librairies, chez des marchands de journaux, des articles de quotidiens, de magazines, des textes découverts par hasard, des livres pour enfants, une bande dessinée, des sous-titres de films, un petit journal, son propre journal, des articles que l'on écrit sous un autre nom que le sien, des livres audio, des textes lus à voix haute lors de lectures publiques, des textes qui parlent de livres, des livres qui parlent d'écrire

dimanche 7 février 2010

nouvel appareil















Qu'est-ce que ça change, un nouvel appareil-photo ? Sans avoir pris le temps de l'explorer, être allé simplement chercher la position nuit










avoir trouvé là où ça se branche, là où ça se recharge, là où ça se connecte, c'est à peu près tout






















avoir bouclé la résidence avec





















et parfois c'était facétieux










et puis ?










Un dossier photos au nouveau nom de code créé par l'ordi - et ce qu'on imagine, ce qui s'esquisse à peine au moment de l'ouvrir.

vendredi 5 février 2010

neige et jardin

Pas de Vases communicants pour moi aujourd'hui, premier vendredi du mois, mais deux photographies, l'une envoyée par Lionel André, poète et randonneur de montagne qui tient le beau Fleuves et montagnes sans fin, blog littéraire et voyageur










(fenêtres d'un chalet
petit village de Boudin dans le Beaufortin
précise-t-il)

l'autre, un jardin écossais envoyé par Martine Derda, juste après la clôture de l'atelier d'écriture de la Bellevilloise où nous avions évoqué un certain nombre de lieux (maisons d'enfance, vues sur la ville, chambres d'hôtel...)









Je m'y promène, depuis.
Merci à eux.

Quant aux Vases communicants : ce matin, ma première curiosité a été d'aller voir ce que Martine Sonnet avait écrit chez Philippe Annocque et vice-versa (et je n'ai pas été déçue, vous les conseille). Pas eu le temps de m'y consacrer cette fois-ci, mais le mois prochain, je suis bien tentée de m'y remettre : à bon entendeur...